Comment l’analyse du génome pourrait changer la prise en charge des patients avec azoospermie

Comment l’analyse du génome pourrait changer la prise en charge des patients avec azoospermie

L’azoospermie constitue la forme extrême d’infertilité masculine en raison de l’absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat. Afin de répondre au désir de parentalité des couples, il est nécessaire d’avoir recours à une biopsie testiculaire pour retrouver des spermatozoïdes utilisables dans un second temps lors d’une fécondation in vitro avec micro-injection intra cytoplasmique ou ICSI. Or, ce geste chirurgical est invasif avec un potentiel effet délétère à long terme suite à un déficit en testostérone. Si les chances de retrouver des spermatozoïdes sont élevées et proches de 95% en cas d’anomalie des voies déférentielles, celles-ci sont dramatiquement diminuées, autour de 40% si le défaut est testiculaire. Or, il n’existe pas aujourd’hui de critères cliniques et/ou biologique permettant d’évaluer les chances de retrouver des spermatozoïdes dans cette dernière situation.

Une étude parue dans Human Reproduction a évalué la pertinence de l’analyse de la séquence exonique (Whole Exome Sequencing : WES) chez des patients pour lesquelles une première biopsie testiculaire a été réalisée et a montré un blocage homogène de la maturation spermatique durant la prophase I de la méiose. Les chercheurs de l’unité Biologie de la Reproduction, Environnement,  Epigénétique, et Développement - BREED (INRAE/UVSQ/École Nationale Vétérinaire d’Alfort/UPSaclay, Jouy-en-Josas) et du Département de Génétique, Laboratoire de Biologie Médicale du CHI de Poissy/Saint-Germain-en-Laye (UVSQ/UPSaclay, Poissy) ont démontré, après validation par immunohistochimie, que cette approche était plus pertinente que l’approche de séquençage ciblé (Target Sequencing : TS) avec, chez plus de 50% des patients et 100% des patients consanguins, une cause génétique identifiée expliquant le phénotype testiculaire. De plus, ces résultats préliminaires ont montré que cette analyse permettrait de donner des arguments afin de ne pas réaliser une 2ème biopsie testiculaire chez ces patients, voir en 1ère intention chez des patients consanguins, et ceci malgré les problèmes d’interprétation et découvertes dites fortuites générées par cette analyse.

Légende Figure : Résultats de l'analyse immunohistochimique de la protéine MEI1 dans les tubules séminifères testiculaires d’un témoin (A) et d’un patient porteur (A’) à l’état homozygote d’un variant pathogène du gène C11ORF80.

Contact :francois.vialard@uvsq.fr

Lien origine :https://www.scoop.it/topic/life-sci-news-upsaclay/p/4131706837/2022/04/19/comment-l-analyse-du-genome-pourrait-changer-la-prise-en-charge-des-patients-avec-azoospermie